développer un esprit Chasseur cueilleur

Qu’est-ce que ça voudrait dire qu’être chasseur cueilleur de nos jours? Surtout quand on habite à la base en ville comme moi ici à Lyon?

J’aime l’idée que je me fais de ce modèle de vie qui était le nôtre avant de nous sédentarités pour des questions d’agriculture et d’exploitation du blé. Le point de vue de Harari dans «Sapiens» c’est une exploitation de l’homme par le blé, que je trouve très pertinent.

Alors dans ma manière de penser la vie et le quotidien, je peux commencer par m’éloigner des références liées à l’agriculture et remplacer ces fondations de pensée par des analogies avec la vie de l’homme nomade d’antan.

changer de point de vue

Plutôt que penser à « semer des graines » pour « récolter des opportunités » par exemple je pourrais plutôt penser à « me déplacer », explorer d’autres territoires, développer mon écoute et mon observation pour découvrir les opportunités présentes dans un nouvel environnement, un nouveau contexte.

Changer de contexte pour continuer de vivre ailleurs, autrement, plutôt qu’étendre mon territoire pour planter plus et exploiter plus (ce qui en viendra à me prendre plus de temps et d’énergie).

Aussi, les cultivateurs doivent anticiper la météo et prévoir les aléas. Leur esprit vie dans le futur et se souvient des misères du passé. J’ai bien l’impression que mon esprit fonctionne sur les mêmes bases alors que je ne met jamais les mains dans la terre. Les champs et les exploitations d’avant sont devenues abstraits mais toujours présents dans nos esprits, dans nos logiciels numériques, dans nos réunions, nos présentations commerciales, notre marketing et tout ce contenu online qu’on crée comme des graines qu’on plante pour faire pousser une réputation ou des points d’accroche pour des opportunités business.

Nous sommes surtout cultivateurs du stress et de maladies. Nous plantons avec la peur et nous irriguons le quotidien de notre anxiété passée. C’est notre héritage d’une autre époque qui est devenue notre ADN.

Travailler plus pour gagner plus de blé. Stocker ce blé pour investir dans la pierre pour se sécuriser et anticiper pour les générations futures. Une autre époque et le même schéma de vie avec toujours la croyance du progrès: c’est un effort aujourd’hui pour que ce soit mieux pour plus tard.

Renouer avec le chasseur cueilleur dès aujourd’hui

Certains tentent cela dit de s’extraire de leur héritage de « culture » pour renouer avec un mode de vie et donc de penser plus ancien, juste avant que tout bascule.

Et je ne parle pas ici de s’extraire radicalement et violemment d’un système donné pour retourner à la forêt. Je parle d’initier les premiers pas par le changement intérieur - transformer le mode de pensée avant le mode de vie.

Se rendre compte à quel point nous pouvons être des cultivateurs et se questionner sur comment ce serait d’être plutôt chasseur cueilleur, nomade.

Ce qui me vient de mes explorations actuelles:

• Être travailleur indépendant et tisser des liens avec des tribus de projets
• Explorer, se déplacer et découvrir toujours de nouveaux territoires, qu’ils soient physiques, intellectuels ou spirituels
• Rester quand il y a des projets nourriciers puis aller ailleurs quand il le faut aussi
• Ne pas chercher à tout récolter pour moi et ma tribu mais considérer que je ne suis qu’une partie d’un système au milieu d’autres tribus - prendre ce dont j’ai besoin et distribuer et faire circuler le reste
• Je ne suis propriétaire de rien, supérieur à personne. Je suis simplement un humain évoluant avec d’autres et apportant ce qui est nécessaire pour compléter des projets collectifs
• Je n’ai pas besoin de plus de pouvoir et de domination que sur moi-même. J’ai alors encore plus envie de vivre avec les autres et par les autres - c’est dans les liens que je trouve mon enrichissement
• Je suis aussi fluide et adaptable que possible: danser et me réjouir quand il y a de l’abondance raisonnable et me déplacer, changer, évoluer quand c’est plus rude et compliqué

Je pourrais continuer de développer cette liste longtemps seul mais elle me semble plus pertinente à construire à plusieurs, pour justement faire « culture partagée » même s’il faudrait un autre mot que culture que je n’ai pas, plus juste.

pour Prendre soin du monde

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